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Témoignage de Patrick Doffémont, Président de la classe Maréchal Ferrant

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"Je me présente, je suis le président de la classe maréchalerie, j’organise le concours pour la première fois et ne suis pas MOF moi-même. Je suis Compagnon maréchal ferrant et je m’occupe également de l’institut de la maréchalerie, dont la nature première est de veiller aux orientations et évolutions de la profession.

Afin de mettre en place dès maintenant la formation orientée vers le devenir du métier, le COET MOF m’a proposé d'organiser le 26ème concours. Le cahier des charges doit correspondre au métier tel qu’il est pratiqué quotidiennement, et à l’échelle de son plus haut niveau.

L’objectif du COET étant de faire émerger les talents grâce aux compétences qui les font vivre tous les jours et reconnaître dans leur métier. Et puis le MOF correspond à un diplôme de niveau 3, et est donc tenu à une réalité. Comme je trouvais la commande intéressante, je l’ai acceptée.

Une équipe de maréchaux s’est plus ou moins auto-créée autour de moi, sous l’impulsion de Cécile et Laurent Nizou (MOF). Etant connu dans la filière pour être plus intéressé par la biomécanique et moins sur la forge, je pense sincèrement que tous ces volontaires s’étaient imposés comme mission première de me canaliser.

Tout ça pour dire que l’équipe qui s’est constituée, je ne l’ai pas choisie, par contre, je l’ai acceptée en rajoutant quelques personnes aussi. Je l’ai acceptée parce que ça me plaisait d’avoir un comité de pilotage avec des avis divergents, ça permet plus d’objectivité et ça adoucie les guerres de chapelle. Et j’avoue qu’aujourd’hui je suis plutôt fier de faire partie de cette équipe, qui malgré les caractères forts et les points de vue différents, savent s’écouter, débattre, accepter des avis différents et décider collégialement. Tout ce qui est proposé pour la classe maréchalerie, est au préalable débattu et accepté par l’ensemble de l’équipe. Je me porte garant du travail de cette équipe.

En ce qui concerne les épreuves qualificatives pour mon métier, je n’ai pas envie de contredire les ragots colportés sur la toile, car je n’ai pas de temps à perdre à me défendre de situations qui n’ont pas existé. Par contre je réaffirme effectivement, que tout ce qui est dénigré sur la toile, comme l’utilisation de la râpe, ou la possibilité d’opter pour d’autres techniques que françaises, est complètement intégré au concours.

Mais en même temps je ne comprends pas cette histoire de tradition française. Mon travail à moi, c’est de faire marcher les chevaux et de les rendre performants. Pour ça, je peux facilement passer d’une technique française, à une anglaise, ou allemande, ou même mongol, mais j’opte pour la plus efficace, en fonction du cheval, de son environnement et de ce que je veux lui apporter.

Le métier c’est un tout, pourquoi se limiter ?  La maréchalerie, c’est de la tradition, de l’innovation, de l’ouverture, le tout devant apporter un résultat concret sur les chevaux !

Limiter le concours à la seule tradition française, c’est du gâchis ! N’en déplaise aux gardiens des traditions ! D’ailleurs Messieurs les gardiens, vous vous félicitez souvent de votre ouverture d’esprit, j’aimerais que vous m’expliquiez où commence et où s’arrête cette fameuse ouverture. J’ai eu l’occasion de croiser certains d’entre vous après les qualifications, mais vous ne m’en avez pas parlé. Je suis étonné de voir tout ça sur la toile aujourd’hui. J’ai l’impression que l’ouverture est de la même dimension que le courage chez vous.

 

Nous avons également intégré les vétérinaires, mais uniquement parce que le comité de pilotage me bride un peu sur le sujet, sinon il y aurait également des ostéopathes équins et des cavaliers. C’est aussi ça la réalité du terrain. Autour de cheval et de sa locomotion, il y a tous ces métiers. Et de mon expérience, je sais que l’on fait du meilleur boulot avec plus de résultats, quand on travaille ensemble, chacun dans son domaine de compétences.

Le maréchal ferrant doit connaître suffisamment la biomécanique du cheval et l’influence de la maréchalerie, car il doit être le responsable du choix de la ferrure. Dans l’épreuve clinique, le vétérinaire tient son rôle en diagnostiquant et proposant des objectifs biomécaniques à atteindre, et le maréchal ferrant, fort de ses connaissances et compétences, propose et réalise la ferrure la plus adapté. C’est-à-dire qu’en plus de faire, c’est bien lui qui décide de ce qui doit être fait. Ça s’appelle de la responsabilité.

En ce qui concerne le COET, Il est vrai qu’il n’est pas toujours simple de travailler avec lui,  mais je pense que le COET se dit la même chose vis-à-vis de certains métiers. On fonctionne tous avec des logiques orientées par la culture de nos professions et il est normal que des incompréhensions naissent de temps en temps. Mais pour être écouté, il faut commencer par écouter soi-même et quand en plus, on occupe des places qui concernent des projets ouverts au public, alors on doit aussi mettre son égo et ses convictions dans sa poche. Je sais que le COET en est capable, pour l’avoir expérimenté et nous avons su le faire aussi. Tous les métiers en sont-ils capables ?

Patrick Doffémont

Président de la classe Maréchal Ferrant

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